“La Culture générale, c’est ce qui reste quand on a tout oublié”. C’est par cette formule sous forme de pirouette que l’écrivain Emile Henriot définissait la culture générale. Au-delà du “bon mot”, cet aphorisme met le doigt sur un point essentiel : la culture générale n’est pas un simple amas de connaissances pour briller en société à l’instar du Pic de la Mirandole ou du singe savant. Elle demeure la colonne vertébrale de notre réflexion et demeure la compétence professionnelle par excellence.
Trois raisons président à cette situation :
La culture générale, comme socle de notre cadre de pensée
En premier lieu, la culture générale est le socle de notre cadre de pensées. Elle façonne nos analyses et nos interprétations. Elle les met en perspective. Elle permet de trier le bon grain de l’ivraie, ou le poncif du raisonnement éclairé. Elle permet de faire des connexions, d’aller puiser des informations dans certains espaces pour les intégrer dans d’autres. Par exemple, Neil Rackham, l’inventeur de la célèbre méthode SPIN, a importé ses connaissances de psychologue pour analyser des milliers de situations de vente qui ont bouleversé la manière de questionner et d’approcher un client. Son niveau de connaissance lui a permis de conceptualiser toutes ces informations et d’en faire une méthode dont l’ouvrage de référence a été vendu à plus de 7 millions d’exemplaires à ce jour. Pas mal pour quelqu’un qui n’a jamais fait une vente. La culture générale est une vraie “machine” d’aide à la décision car elle participe à décrypter l’environnement des entreprises que ce soit en interne (le management, les relations humaines, les business modèles…) ou en externe (l’économie, la géopolitique, les changement culturels…).
La culture générale, comme moteur de la compétence relationnelle
En second lieu, la culture générale reste à ce jour un des moteurs les plus efficaces de la compétence relationnelle. Autrement dit, elle stimule l’affinité et la familiarité avec un client. Par exemple, dans le cadre du secteur numérique, les ventes sont souvent très longues : de trois mois à 2 ans. Elles mettent en jeu différents interlocuteurs (DG, DSI, DRH, Dir co….) qui se retrouvent fréquemment à déjeuner. A cette occasion, on ne disserte pas beaucoup sur les infrastructures informatiques, les baies de stockage ou sur les big data (quoique) ; on parle de la vie, de politique, de relations internationales, de culture ou encore de sport. Autant de sujets qui participent d’une mise en relation avec l’autre. Attention, la culture générale n’est pas que savante. Elle doit être complète : de la dernière exposition Velasquez au Grand Palais aux monuments Birmans ou des grands crus de Bourgogne tout en étant capable de trancher un débat essentiel : Messi est-il supérieur à Ronaldo. Bref, la culture populaire fait autant partie de la culture savante dans la besace du gentleman du 21ème siècle.
La culture générale, pour développer la curiosité
Enfin, la culture générale développe une autre compétence clé : la curiosité. Elle produit un effet de catalyse ou de stimulation qui en vient à produire sa propre dynamique. Autrement dit, le savoir provoque le savoir. En effet, plus on sait, moins on sait et plus on a envie de savoir. Plus on apprend, plus on découvre des pans entiers de sa propre inculture et l’immensité des connaissances. Loin de réfréner les ardeurs, la culture crée de la gourmandise. C’est pourquoi, Socrate avait ce fameux apophtegme : “tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien”…mais, il le savait, c’est déjà beaucoup !
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PS : Petit conseil de lecture, la revue mensuelle L’Eléphant, ou comment se cultiver en s’amusant (http://www.lelephant-larevue.fr/)
Erwan POIRAUD
Directeur Pédagogique Euridis Business School
Chercheur à l’ISP (Institut des Sciences Sociales du Politique)
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